The Legendary Tigerman - Femina (2010)

Un disque de blues tout en retenu d'apparence mais qui bouillonne de l'intérieur. A la fois ode aux dames et collection parfaite de duo regroupant autant Asia Argento que Peaches ou Maria De Medeiros, le portuguais Paulo Furtado, en assumant sa féminité avec une redoutable assurance, joue les séducteurs impénitents . Bien des mâles devraient s'en inspirer !

Johnny Cash - Ain't No Grave (2010)

Déjà 7 ans que Johnny Cash nous a quitté... Mais grâce au travail formidable de Rick Rubin lors des 10 dernières années de sa vie, Cash est toujours là, comme vivant. Ain't No Grave est irrigué par la force de Cash. Bien que la voix soit éraillée et qu'on y pressente l'ombre de la mort comme jamais, c'est une leçon de vie qu'on reçoit a travers une dizaine de chansons plus touchantes les unes que les autres.

The Blanche Hudson Weekend - Reverence, Severance & Spite (2010)

Des réminiscences de Jesus & Mary Chain avec leur son de guitares ultra saturés, des ambiances mystiques digne du Velvet Underground, une passion particulière pour les films d'horreur, des mélodies pop d'une fluidité a faire pâlir feu Sarah Records... Ca nous fait une palanqué de qualité pour un groupe anglais dont personne ne parle.

Plan B - The Defamation Of Strickland Banks (2010)

Un surprenant disque de soul blanche qui nous vient de Londres. On avait quitté Ben Drew en banlieusard des cités, conteur du quotidien prolétaire, cousin de The Streets mais plus marqué par le rock social anglais. On le retrouve en soulman impeccable, voix de tête en avant et des mélodies baignant dans le groove façon Motown. Belle métamorphose.

Tom Petty And The Heartbreakers - Mojo (2010)

Qui n'a pas succomber aux charmes rock'n roll de Tom et ses bourreaux des coeurs ? Et pourtant, Mojo est une sacrée mauvaise surprise. Un blues rock en pilotage automatique, sans grand intérêt sinon de nous rappeller son age avancé plutôt que ses fougueuses années de jeunesse. Le disque voyage a travers des styles très 70's avec des chansons peu inspirées, plus proche du pastiche rock que d'une volonté de composer du neuf. Circulez, les séducteurs sentent le moisi.

Noise Addict - It Was Never About The Audience (2009)

Dans l'indifférence la plus totale, Ben Lee reformait fin 2009 son groupe Noise Addict. Les anciens membres du groupe ne sont pas de la partie mais c'était une belle excuse pour l'australien de se faire un petit retour aux sources. Des chansons ultra pop composées et enregistrées dans sa chambre avec 3 fois rien. Si on perd le coté grunge et noisy de l'époque, on retrouve le bricolage, orné d'une belle élégance pop. L'album est gratuit ici et doit sans doute être le meilleur disque de Ben Lee depuis bien longtemps.

Freelance Whales - Weathervanes (2010)

Complètement passé sous mon radar en avril dernier, Freelance Whales regroupe pourtant pas mal des qualités que je recherche chez un groupe. Folk et acoustique souvent, plus electro à d'autres, assurément pop tout du long. Ces new yorkais sonnent comme un Sufjan Stevens (à cause du banjo et de la délicatesse des compos) baba cool qui tenterait d'imiter Belle And Sebastian barré electro. C'est frais, c'est neuf et c'est très prometteur pour la suite à mon sens.

The Avett Brothers - I And Love And You (2010)

Mieux vaut tard que jamais. 10 ans après, je découvre (enfin) le folk country des grands espaces des frères Avett. Avec ce disque, on revient a l'époque des cow-boy et des indiens et le folk, bien que traversé par des fulgurances pop ou rock, reprends son sens initial : folklorique. Une réponse américaine bien sentie suite à la vague de groupes londoniens ayant quelques petits problèmes d'identité.

Smith Westerns - S/T (2009)

Dans la lignée de ce que faisait Nathan Williams (Wavves) à ses débuts, les Smith Westerns se sont spécialisé dans les petites sucreries pop gavées de poivres. Les guitares sont bien dissonantes, le son est clairement crado mais les mélodies collent au cœur et à la tête. C'est sans prétention, plutôt potache et garantie 100% pas prise de tête.

No Age - Everything In Beetween (2010)

A la fois noisy, punk et new-wave, No Age ne sacrifie rien : ni les mélodies glaçantes, ni l'énergie des guitares rugissantes, ni la liberté d'expérimentation qui font la saveur des grands groupes. Everything In Beetween, dernier brulot du duo californien est en plus, un parfait disque introductif à leur univers. Ca serait dommage de louper ça.

Dylan LeBlanc - Paupers Field (2010)

Serais je devenu un gros cochon gavé de confiture ? A l'écoute de ce disque folk confectionné par un jeune américain de 20 ans, je me pose la question. Homogène et globalement jolie, les mélodies de Paupers Field ne décolle pas... Ou pas assez... Ou plus assez. En 2010, après Bon Iver ou d'autres songwriter de haute volée (Nataniel Rateliff), ce disque me semble tout juste mignon.

Funeral Party - Golden Age Of Knowhere

Une furie punk qui se prendrait pour une machine dansante à la LCD Soundsystem. Dansant pour ses beats synthétiques épuisants et rock pour ses guitares tranchantes et passionnante, Funeral Party est dans la même logique post punk qu'un The Rapture et aurait d'ailleurs parfaitement pu signer sur le label DFA. En décidant de ne pas choisir entre At The Drive In et The Cure, ces californiens ont trouvé leur voie.

The Black Box Revelation - Silver Threats (2010)

Le rock, chargé de blues de ce groupe belge (Guitare - Batterie et c'est tout) est tout simplement explosif. les guitares électriques détone dans un déluge sonore revigorant et improbable pour un simple duo. Si les influences sont claires (White Stripes et BRMC en tête), BBR montre aussi un talent particulier pour les mélodies marécageuses. Le chant, entonné par une voix nasillarde et particulièrement accrocheur, fait parfois pensé à Kasabian. Belle surprise.

Jonah Matranga - You're All Those Things And Then You're None (2010)

L'ex chanteur de Far ou Onelinedrawing ou encore de Gratitude sort un nouvel album solo qui se veut pour le moins intime. L'album de la maturité... Mais sans blague. Car l'homme vient d'avoir 41 ans et que cette première version de ce disque composé et joué uniquement à la guitare sèche a pour ambition d'être enrichi par les idées de tout ceux qui voudront participer ! Un superbe projet que Jonah explique parfaitement sur son site web. Démarche originale et écoute poignante.

The Bewitched Hands - Birds & Drums (2010)

La pop française (en anglais) enfin décomplexée donne lieu à la naissance de ce groupe de fou furieux venu de Reims, capable d'envolée lyrique à la Polyphonic Spree, de pop épique à la Arcade Fire, de rock tendu à la Pixies... Un groupe choral héroïque qui a digéré ses innombrables influences et régurgite une pop charmeuse. Si ce n'est pas de la sorcellerie...

Kisses - The Heart Of The Nightlife (2010)

Ceux qui connaissent Jens Lenkman peuvent imaginer la grâce qui émane de ce disque. S'il s'associait le temps d'un disque avec les ados désenchantés de The XX, Kisses pourrait en être la parfaite incarnation. Un disque, qui arrive trop tard, parfait pour la fin de l'été tout en electro douce, fluide et sereine. Loin d'être fait pour la fête, cet album se prête au délassement une nuit étoilée, un cocktail à porter de main, les soucis loin, mais alors vraiment très loin de nos pensées.

Diamond Rings - Special Affections (2010)

Accommodé le post punk à la synth pop pouvait semblait audacieux pour un optimiste... Et de mauvais goût pour un pessimiste. Et pourtant. Le disque de Jon O'Regan brille de milles feux de par cette astucieux mélange. La voix profonde et grave du chanteur donne un ton grave et consistant à des mélodies qui pourraient paraître légère et frivole, comme si le rock indé donnait ses lettres de noblesses à une dance manufacturé.

Cocoon - Where The Oceans End (2010)

Sûr que le duo français est attendu au tournant de ce nouvel album. Et les déçus seront surtout les mauvaises langues tellement Cocoon s'est enrichi en 2 ans. Le fantôme d'Elliot Smith rôde toujours mais des arrangements de cordes sublimes viennent régulièrement magnifier les compos. On pense alors à la maîtrise d'un Sufjan Stevens... L'expérimentation en moins.

Paul Smith - Margins (2010)

Une petite incursion solo, histoire de se ressourcer. On devine que l'agité Paul a mis de coté ses compos les plus tranquilles pour cette occasion. Malheureusement son disque dépasse rarement le cadre de l'anecdote et sans être désagréable Margins n'est jamais vraiment convaincant non plus. Je le préfère plein de peps et d'euphorie aux commandes de son groupe.

Caitlin Rose - Own Side Now (2010)

Entre la country, la pop, le folk et la soul, la jeune Caitlin n'a pas su choisir. Ces origines (Nashville) n'y sont sans doute pas étrangère. Entre réminiscence du passé (folk 70's, soul 60's, pop 90's) et thème de l'adolescence, il est certain qu'on voyage en terrain connu, mais la voix de la jeune prodige, clair, sensible, touchante et la bonne réalisation de l'ensemble fait de ce disque une belle sucrerie pour l'hiver.

Troy Von Balthazar - How To Live On Nothing (2010)

Le titre de ce nouvel album est un acte de foi. C'est la vie qu'à choisi l'ex leader de Chokebore. Vivre de sa musique. De rien de plus. De rien donc. Et pourtant le pop rock de Von Balthazar s'ouvre aujourd'hui aux plus grand nombre. Il est fait de bricole, d'imagination et sans doute de bouts de ficelles, mais sa charge émotionelle est bien plus puissante que de nombreux "artistes" qui mettent les moyens.

Warpaint - The Fool (2010)

Le rock féminin peut être gracieux, lyrique ou neurasthénique. Lorsque ces 3 qualités s'additionnent, souvent, il devient aussi ennuyeux. Warpaint, qui pourrait être le mix de Cocorosie et de Bat For Lashes arrive avec sa coldwave, à éviter cet écueil ! 4 filles peinturlurées qui arrivent a associer l'expérimental et les mélodies joliment troussées. Surprenant.

Bertrand Belin - Hypernuit (2010)

Une chanson française à l'orée d'un folk bien d'ici mais avec quelques accents d'Amérique. Pour la voix, on pense a Brassens mais avec des textes à l'économie et une portée poétique supérieure. Belin raconte des histoires simples, hors contexte où chacun se laissera bercer, ou chacun peut trouver midi a sa porte. Joli.

The Strange Death Of Liberal England - Drown Your Heart Again (2010)

Arcade Fire a enfoncé les portes de l'épique, entrainant avec lui une flopée de groupe plus ou moins intéressant. TSDOLE fait incontestablement parti du haut du panier. Ce ne sont pas des chansons qu'ils composent, ce sont des cathédrales qu'ils dressent. Leurs arrangements sont des dorures outrancières, leur mélodies sont des fresques improbables. Grandiose.

Kings Of Leon - Come Around Sundown (2010)

Ceux qui espérait un retour à un rock plus simple et plus rural pourront retourner cueillir les pissenlits. Kings Of Leon fait désormais dans le stadiesque, dans le grandiose, avec effet pyrotechnique et attitude de poseur ! La voix de Caleb reste sexy et singulère, leur rock accrocheur et puissant. On note pourtant comme une nostalgie country blues sur Back Down South... Retour aux sources lors du prochain album ?

Sufjan Stevens - The Age Of Adz (2010)

Il faut reconnaître les efforts de Maître Sufjan pour réinventer son songwriting. 2 couches superposées forment l'album : La première serait le coté expérimental déjà entendu sur Enjoy Your Rabbit, très formelle et expérimentale. La deuxième serait sa facette "Illinois" : son sens de la mélodie et son incroyable talent d'arrangeur. Le disque reste difficile d'accès, avec des morceaux qui cherchent constamment a échapper à leur propre nature. C'est sans doute passionnant a concevoir mais j'avoue m'y perdre un peu en tant qu'auditeur.

PVT - Church With No Magic (2010)

Il faut avoir la foi pour être convaincu par cette electro froide et un brin prétentieuse. Effectivement le charme de ces recherches sonores n'agit pas sur ma personne. Avec un manque cruel de mélodie, Ces morceaux m'apparaissent comme de bien beaux exercice de style un peu vain. Sous forme de collage technique, ils semblent si fantomatiques qu'ils me donnent l'impression d'être l'oeuvre d'une machine.

Teenage Fanclub - Shadows (2010)

Défintivement apaisé, Teenage Fanclub version 2010 livre un album de pop tout en délicatesse. Les guitares, autrefois abrasives, ne sont plus que douceur et harmonies. Bel effort aussi sur la voix qui s'applique à carresser l'oreille de l'auditeur le plus possible. Teenage Fanclub a évolué vers une "soft power pop" apaisante, mature mais qui évite de sentir l'eau croupie.

Nathaniel Rateliff - In Memory Of Loss (2010)

Anciennement The Wheel, Nathaniel Rateliff se transcende pour son premier album sous son vrai nom. Contradictoire, In Memory Of Loss associe l'épique et l'intime sur des textes qui racontent une vie marquée par les épreuves. Arcade Fire meet Nick Drake. Un certain blues se dégage. La voix de Nathaniel brûle de douleurs et fait frissonner l'échine. Mon disque de l'automne sans aucun doute !

Ben Folds & Nick Hornby - Lonely Avenue (2010)

Un joli disque tout en finesse primesautière désinvolte. Le désenchantement amoureux d'un des meilleurs songwriter américain de la décennie à travers les mots d'un écrivain anglais fortement influencé par la pop culture. Le piano de Ben Folds carresse l'humour des textes d'Hornby, provoque ses peines, leur octroie de grands espoirs... ou plus simplement disons qu'il leur donne leurs notes de noblesses.

Fistful Of Mercy - As I Call You Down (2010)

L'effort un peu vain de 3 songwriters reconnus aux succès contrastés mais qui s'assemble pour un disque dans la grande tradition du folk des années 70. Le folk rock du disque s'appuie sur des mélodies soignées, guitares acoustiques dans le vent et harmonies vocales à gogo. C'est loin d'être déplaisant mais ceux qui attendaient un moment "magique", plein de grâce et d'envoutement n'auront qu'illusion pour plat de résistance.

Pete Yorn - S/T (2010)

Il était temps que Pete Yorn fasse évoluer sa formule en solo. Son folk d'influence New Jersey commençait a sérieusement tourner en rond sur Back & Forth. Pour ce 5ème album, c'est Frank Black (Pixies) qui prend les rênes de la production et ca s'entend. Les guitares passent de l'acoustique à une électricité bienvenue qui dynamise les nouvelles compos de l'éphèbe et transforme son folk en folk-rock. Il n'y manque plus que la présence glamour d'une Scarlett pour en faire le disque de l'année... Non, je déconne.

Interpol - S/T (2010)

Interpol vole en éclat. Leur nouveau disque n'est malheureusement que l'ombre du groupe qu'on aimait en 2002. La volonté de rester "dark" apparait maintenant comme une formule que le groupe entretient comme il peut. Les chansons passent et si aucune ne sont vraiment désagréables à l'oreille, aucune n'attire l'attention non plus. Leur tristesse est devenu banal, morne, voir même suspecte. Un fantôme passe...

Amusement Parks On Fire - Road Eyes (2010)

Les furieux d'Amusement Parks On Fire reviennent avec un disque éloquent et théatral. Les guitares sont explosives, épiques et fusionnent littéralement avec la rythmique, les claviers et le reste. Mais leur grande force réside dans leur capacité a faire valoir un post rock qui se contrefout de l'ambiance mais ne s'intéresse qu'à la progression mélodique des morceaux... Pour une fois que le son ne noit pas les chansons.

The Vaselines - Sex With An X (2010)

Après 20 ans de silence cultissime, The Vaselines a décidé de remettre le couvert. Risqué. Mais pari réussi. Les guitares ne sont toujours pas affutées, les rythmiques monotones mais les mélodies sont pourtant lumineuses. Ca envoie comme dirait certains mais avec une "branlitude" et un "je m'en foutisme" total. Le rock'n roll... Ça conserve ! :)

Get Cape. Wear Cape. Fly - S/T (2010)

Depuis son premier album, Sam Duckworth s'amuse a sacager ses parfaites compositions folk d'arrangements electro minimaliste grossier. Son image de garçon poli tranche radicalement avec son attitude de sale gosse hyper doué pour la mélodie mais qu'il cache derrière d'horribles boites à rythme que même 2 Unlimited aurait trouvé ringard. Un comportement régressif assez digne du pseudo qu'il a choisi... Qu'est ce qu'on fait d'une charlotte aux fraises dont la superbe génoise serait agrémenté de fruits avariés ? On la jette.

Adam Kesher - Challenging Nature (2010)

Des sous Phoenix encore en pleine adolescence. Leur nouvel album entre electro, pop et rock a du mordant mais manque de finesse. S'il avait fait preuve, tout du long, du même talent mélodique que sur le dernier morceau (Julien, Julie), ca fait longtemps que j'en aurais fait ma nouvelle lubie. Comme de bons Bordelais, je suppose qu'il n'y a qu'à attendre le nombre des années pour qu'ils se bonifient encore et encore.

Weezer - Hurley (2010)

Je dois être le dernier fan européen de Weezer. Alors que le monde s'acharne a trouver leurs récents albums nuls, je continue de les défendre avec vigueur. Pour celui là c'est d'autant plus simple qu'ils viennent de sortir leur meilleur album depuis longtemps. Rivers a retrouvé un chant "sur la corde", les guitares et les mélodies power pop déboulent de toute part, c'est une euphorie retrouvée.

The Black Angels - Phosphene Dream (2010)

Découvert lors de la Route du Rock 2010, The Black Angels m'a scotché. 2 semaines plus tard, rebelote lors de leur set à Rock en Seine. Les guitares vrombissantes et puissantes ainsi que le psychédelisme des morceaux m'a envouté. Sur disque, l'affaire est légèrement en deçà avec des morceaux plus courts et une prod qui laisse les guitares un peu trop en retrait. Le son est moins énorme qu'en live... Reste que j'ai découvert un bon groupe.

Magic Kids - Memphis (2010)

Si les Klaxons étaient des fans hallucinés des Beach Boys et des disques Motown, ils auraient sûrement pondu ce disque là. Brillant par ses harmonies, aux rythmes endiablés, enthousiasmant par sa richesse mélodique. Le disque de pop parfait à la première écoute... Avant de se rendre compte par la suite qu'il n'y manque qu'une seule chose. Le plus important : l'âme. En singeant les 60's trop numériquement, les membres de Magic Kids oublient de laisser parler leur cœur. Vraiment dommage.

Jenny & Johnny - I'm Having Fun Now (2010)

Jenny Lewis (Rilo Kiley) s'associe a Jonathan Rice pour un nouveau disque hors des sentiers de la country alternative. Car il s'agit d'un véritable album de pop californienne. Fraiche, légère, enlevée. De celle qui vous enlève le poids des responsabilités et vous donne envie de batifoler sans vergogne.

Sufjan Stevens - All Delighted People EP (2010)

Sur cet EP, Les guitares désaccordées en cascade et les voix en choral sont largement mis en avant avec des constructions alambiquées qui s'étirent sans qu'on en voit le bout. Malgré tout, le disque s'écoute avec pas mal de plaisir et le coté expérimental de l'affaire ne l'empèche pas de postuler au titre d'album pop. Sufjan prend clairement un tournant plus direct, plus rock mais ces morceaux continuent de regorger d'arrangement multiples qui donnent une profondeur insondable à sa musique.

Jamaica - No Problem (2010)

Le nouveau carton pop français risque fort d'être Jamaica. Les anciens Poney Poney livrent une pop aguicheuse et démontrent l'énorme influence de Phoenix sur la scène rock française. Point de dub ou de reggae donc, mais des morceaux qui donnent envie de bouger les pieds malgré quelques tics de productions (la guitare électrique en sourdine) un peu agaçant à la réécoute.

Brad - Best Friends? (2010)

Il y a plus de 15 ans maintenant, Stone Gossard (Pearl jam) et Shawn Smith (Satchel), inventait le post grunge avec ce side project pour le moins vivace. Mais point de grosse guitare ici, ni de désespoir grincheux à fleur de peau, mais plutôt des mélodies aériennes teintées de blues. La voix singulière de Smith, légère, sensible et emprunt d'un brin de soul donne une couleur très pop à l'ensemble. Un disque charmant qui renoue avec Interiors, leur album datant de 1997.

Lost In The Trees - All Alone In An Empty House

Avec Lost In The Trees, le folk prend un tournant symphonique. Véritable petite choral folk, l'idée du groupe est d'y ajouter des cordes dignes de la musique classique. Lorsqu'elles tombent comme la pluie en plein milieu d'une belle journée d'été, ces chansons déjà fort bien troussées deviennent tout simplement sublimes. Leur musique en live doit être assez stupéfiante...

Admiral Radley - I Heart California

Des membres de Grandaddy flirtent avec des membres d'Earlimart et donnent naissance a Admiral Radley. Sur la moitié des morceaux, la voix de Jason Lytle et les arrangements aux faux airs de synthé Casio ne surprennent donc guère. Sur l'autre moitié, ce sont des guitares revêches qui viennent pimenter l'écoute. Les fans des différentes entités n'ont plus qu'a se mettre au rapport de l'amiral, ils devraient repartir en terrain conquis.

Ra Ra Riot - The Orchad

Ra Ra Riot nous avait laissé sur une belle énergie à la sortie de The Rhumb Line. Étonnant pour un groupe en deuil qui venait de perdre un précieux compagnon de route. The Orchad, bien que dans la même lignée, semble en être le contre coup. Des ballades plus amers pointent le bout de leur nez, la mélancolie et la nostalgie d'un temps révolus font leur apparition. On entrevoit alors une grâce que seul The Smiths, ou peut être The Organ, avait déjà atteint.

Filter - The Trouble With Angels

Le disque un peu vain d'un ex-Nine Inch Nails qui ne veut pas lâcher l'affaire. Teinté de guitares indus un peu avariées et d'une electro plutôt pocharde, Richard Patrick tente depuis maintenant plus de 10 ans de s'éclater les cordes vocales. J'espère sincèrement qu'il y a arrivera avant de commettre un nouveau méfait...

Lonewolf - The Devil And I

Pour signer des albums de folk à la beauté aussi renfrognée, c'est surement avec le diable qu'il faut s'associer. Paul Marschall doit sans doute beaucoup à Nick Drake... Ou bien au diable lui même qui en échange d'on ne sais quoi, lui a permis d'atteindre les cimes du songwriting du jeune suicidé britannique. Peu importe The Devil And I est un disque à la sensibilité exacerbé qui évite toute sensiblerie.

Menomena - Mines

Un disque d'indie rock comme on n'en entend pas souvent. Voila un groupe qui doit se sentir libre. Menomena semble aussi à l'aise avec leurs instruments qu'avec la technologie. Ainsi des boucles numériques se mélangent avec des mélodies bien plus analogiques et se transcendent mutuellement. Une pop en constante mutation qui n'a de cesse de vouloir séduire et surprendre à la fois.